Viel ami de mon père ... Nous nous retrouvions dans les années
60 chez Olivier
de Seze pour un dîner à quatre célibataires ... et
j'écoutais « Portos » comme l’appelaient ses complices
d’une autre époque.
Il avait été élevé aux Etats-Unis et n'avait
guère fait que des études secondaires quand il s'engagea à
23 ans dans l'Armée de Lattre .. Le "Chef » fit
très vite de ce colosse de 1m90, qui enfant, sautait sur les genoux
d'officiers américains qui avaient fait leur chemin.... un officier
de liaison efficace …. En 1947 malgré les proposition du général
de Gaulle qui lui offrait une carrière politique, il retourna à
sa charrue … une propriété de famille dans les Alpes Maritimes
… il monta avec un ami une affaire de métallurgie je crois … acceptant
de temps à autre une mission en Afrique, en extrême – Orient,
en Allemagne … pour le compte du Gouvernement, embarrassant ses interlocuteurs
lorsqu’il exigeait que les sommes généreusement mises à
sa disposition et qu’il n’avait pas utilisées soit reversées
aux fonds secrets … ce n’était pas un procédure prévue
…
De mémoire, ce fut vers 1971 que Pompidou lui demanda de prendre la
direction des Services Spéciaux, où il donna un grand coup
de balais ne s'y faisant pas que des amis ...
Il continua sous Giscard …Mais Mitterrand n’osa pas faire appel à
ses services … Ce denier l’avait approché lorsqu’il sentait
le pouvoir à sa portée, et la réponse de Marenches avait
été « … aussi longtemps qu’ils n’y aura pas de communistes
au gouvernement … j’ai passé ma vie à les combattre … »
Par la suite je le rencontrais souvent au Jockey-Club, plusieurs fois il
y donna de petites causeries au cours desquelles il ne dévoilait pas
de secrets d’état … Mais … disait ce qu’il pensait du «Rainbow-warrior».
Je crois que tous ceux qui avaient compté dans « Nos Services
» … et dans ceux de nos « amis » était réunis
quand en 1995, par une magnifique matinée de printemps, nous lui dîmes
adieu à l’Ecole militaire …