cf Article de Lyubov Mankov (département formation des enseignants à l'université de Moscou) , paru dans le n· 2 de "Sciences en Russie" de 1997 (Traduit de l'anglais par Patrice de Blic) et auquel vous renvoyent certains liens (Cliquez sur les mots soulignés).
Eugène signait "Evgueniy Salias", et sa mère "Evguenia Tour"
Eugène ADOU de SAILHAS (1840-1908) était le petit-fils de Marie Joséphine de
Tournemire qui avait épousé Jean Georges Adou de Sailhas
Ils eurent un fils Henri, le père
d'Eugène ... qu'on l'appelait André ...
La version russe de Henri : "Genrich"
.... sonnant trop germanique pour l'époque ...
Notre ancêtre commun est Guillaume III de TOURNEMIRE, sgr de La
Peyre-en-Jordanne, fils de Guillaume II Major de TOURNEMIRE aussi sgr de
La Peyre-en-Jordanne né vers 1250 et d'Irlande de BREZONS)
Élisabeth avait un jolie talent d'écrivain et sous le pseudonyme d'Eugénie
Tour, faisait l'admiration de Turgeniev, Dostoïevsky, Aksakov et l'historien
Granovsky. Sophie, sa plus jeune sœur, était
paysagiste : elle fut la première femme russe à se voir attribuer, par
l'Académie Impériale des Arts la " Grande Médaille d'or".
Élisabeth étant tombée amoureuse de son précepteur
(par ailleurs rédacteur de la revue "Telescope") , sa mère crut bon
de la faire voyager un peu. Elle lui choisit un mari français, ce Comte Sailhas
Tournemire, une famille dont l'ancienneté s'accordait mieux avec le rang des
Kobylin. Le jeune ménage alla vivre à Moscou et eut un fils Eugène ; On dit que
le père d'Eugène se ruina à essayer de
fabriquer du champagne puis s'attira des ennuis sérieux (un duel ?) et fut
banni de Russie.
Elisabeth resta en Russie, chez sa mère, dont l'entourage eut une grande
influence sur le jeune Eugène. Ce dernier, alors qu'il fréquentait l'Université
de Moscou, attira rapidement, par son franc parlé, l'attention du fameux
"Troisième Bureau" dirigé par le Prince Dolgorouky, et dut aller
continuer ses études à Saint Petersburg. Il échoua à ses examens et rentra en
France ou sa mère l'avait précédé. Les courriers arrivaient de Moscou où les
nouvelles notamment "The Darkness" qu' Eugène avait signé
"Vadim" dans Sovremennic suscitaient l'admiration d'Ogarev et
d'Alexandre Herzen.
Encouragé, Eugène repartit pour la
Russie en 1867 où il mit neuf ans pour obtenir la nationalité russe. Peu à peu
il fit son chemin dans le milieu universitaire jusqu'à ce que, devenu directeur
à Moscou des archives de la cour impériale, il soit confirmé dans sa vocation
par l'Empereur Alexandre III : "
Nous voulons de vous uniquement des romans; soyez en paix et écrivez le plus
possible".
Alors commence sa carrière d'écrivain sous le nom de plume d'Evgueniy SALIAS.
L'aventure et l'exécution d'Emelian Pougatchev, lui fournit l'occasion, dans son premier "les Pugatchevites",
de développer une
réflexion politique et sociologique intéressante. Ce premier roman fut suivi de
plus de 40 autres et de près de 60 nouvelles. Parmi ces œuvres on peut citer
notamment : "Les Libres Penseurs", "Les Décembristes",
"Satan", "A Moscou", "Aventures à Saint Petersburg"
...
Il subit l'influence du philosophe Fredrich Wilhelm Joseph von Schelling, de Georg
Wilhelm Friedrich Hegel, de Tourgueniev et de Tolstoï.
Par ailleurs certains auteurs Français, Zola, mais surtout Alexandre Dumas
eurent, sur lui, une influence considérable. Les deux hommes partageaient en
plus de l'intérêt qu'ils portaient à l'Histoire, la même imagination exubérante
et une remarquable facilité d'écriture, qualités auxquelles SALIAS ajoutait son goût pour le
folklore, illustrant ses romans de citations de dictons populaires.
Eugène avait deux soeurs qui firent l'une et l'autre des mariages brillants ... l'une, Marie épousa Le Maréchal GOURKO (1828-1901 le héros de Shipka Pass en juin 1877, l'autre Olga épousa Konstantin JOUKOV (1840-1901), haut fonctionnaire, un temps Gouverneur de la région de Kalouga De nos jours
SALIAS n'est plus lu,
mais il n'est pas sans intérêt d'ouvrir "Romans historiques et
enseignement de l'histoire" de Nicolai Rubakin qui citent les livres les
plus empruntés dans les Bibliothèques ou les prêts des ouvrages de SALIAS étaient beaucoup plus nombreux
que ceux de Tolstoï.