Hitler, très diminué phisiquement, réfugié dans son blockhaus sous la chancellerie à Berlin, mise tous se espoirs dans les "armes nouvelles" : les V2 (V comme Vergueltung = représailles), mais aussi les avions à réaction et la bombe atomique.

La libération de la France n'est pas totalement terminée. Outre une portion de Lorraine, de fortes garnisons allemandes tiennent encore six ports: Royan, La Rochelle, Nantes, Saint-Nazaire, Lorient et Dunkerque. De Gaulle (ce jour là Strasbourg) furieux de n'avoir pas été invité à Yalta : Roosevelt ne l'aime pas, Churchill et Eden craignent ses événtuelles interventions violentes sur des sujets « sensibles », Staline aussi, craint le "caractère irascible du personnage .... en fait, en 4 ans , il s'est collé tout le monde à dos !

Londres où sont regroupés un certain nombre de souverains étrangers et de gouvernements provisoires (La Reine Wilhelmine y est installée depuis le début de la guerre)  continue d'être à l'épreuve   . Les V 2 ont un effet moral certain. Ils arrivent sans bruit avertisseur, à l'inverse des V 1" qui s'annonçaient de loin. Chaque projectile provoque un dégât considérable: sur un diamètre de cent mètres, les maisons sont soufflées et les vitres brisées. Les Londoniens, du temps des raïds par avions, se rendaient à l'abri, à l'inoubliable shelter : chefs de quartier, volontaires casqués de la Défense Passsive, infirmières et aides-infirmières en pantalons, patrouilles veillant à la fermeture hermétique des fenêtres avaient fini par composer tout un paysage, et même une tradition. Maintenant, il a fallu se ré­signer à l'idée qu'à la différence des raids d'avions qui étaient relativement de courte durée, il n'y avait pas de raison que l'alerte prît fin. L'alarme est per­manente .... tout cela n'existe plus. On ne peut plus aller au shelter : on y passerait sa journée. On installe les enfants, plus ou moins convenable­ment, dans les abris les mieux protégés. On dort chez soi, avec l'idée fataliste de pouvoir être réveillé en sursaut par le fracas d'une explosion. Londres n'a jamais cessé de vouloir garder un vi­sage impassible. Maintenant plus que jamais.
 

Tente millions d'étrangers sont retenus contre leur volonté en Allemagne  : .l'utilisation d'armes de "destruction massive" ne sont donc pas envisageables .
Service obligatoire, prisonniers de guerre, une centaine de généraux et d'amiraux (dont Gamelin) regroupés à Königstein, de nombreux hommes d'Etat .....
Les français Léon Blum, Edouard Herriot, Paul Raynaud, Edouard Dalladier, François Poncet, Albert Sarrault, Pétain (à Sigmaringen refuse le contact avec ses codétenus : Laval, Déat, Brinon ...)
Léopold II roi des Belges et ses fils ....

Pie XII est très inquiet, le soir même de son retour de la Conférence de Québec, le 2 septembre 1944, Roosevelt a tenu à Spell­mann des propos qui l'ont épouvanté au point d'en aller faire immédiatement rapport à Rome. Et voici pourquoi aujourd'hui, le Pape, à son tour, éprouve une identique épouvante.
"Le partage est simple, a dit Roosevelt. A la Chine l'Extrême-Orient. Le Pacifique aux Etats-Unis. L'Afrique et l'Europe partagées entre la Russie et la Grande-Bretagne... J'espère que l'intervention russe en Europe ne sera pas trop rude (en anglais: harsh)... Je pense m'entendre mieux avec Staline qu'avec Churchill. Winston est un idéaliste. Staline est un réaliste, comme moi. Dès lors, un accord entre nous sur des bases réalistes va de soi... Le souci est, bien que cela semble improbable, d'obtenir de Staline l'engagement de ne pas étendre son empire au-delà d'une certaine ligne. Il devrait sûrement re­cevoir la Finlande, les Etats Baltes, la moitié est de la Pologne et la Bessarabie. Il n'est pas question de contrecarrer ces désirs de Staline qui a le pou­voir de les satisfaire par ses propres moyens. Au­tant vaut y consentir... De surcroît, la population de la Pologne Orientale veut devenir russe... Mais à savoir si Staline se satisfera de telles limites"... C'est un " partage du monde ", d'une proportion hallucinante. Spellmann a fait observer que la Russie avait déjà prévu des gouvernements à prédominance commu­niste pour l'Allemagne, l'Autriche et d'autres con­trées, et qu'elle pouvait établir dans ces pays des régimes à son service.
Voir un papier sur le rôle de Pie XII pendant la guerre ...

Pour Staline, aucun meilleur moment ne pouvait se prêter à une conférence avec les chefs de l'Occident, ses soldats avancent sur tous les fronts, se battent dans Budapest, comptent pouvoit entrer avant les soldats d'Eisenhower dans Vienne, Prague et Berlin, appuyé sur une telle armée triomphante, il se trouve dans une situation de force exceptionnelle. De plus en Crimée, c'est lui qui reçoit et organise la conférence.

Notre "cousin" Roosevelt est accompagné (entre autres)  de Averell Harriman , Ambassadeur à Moscou, aussi un "cousin" qui épousera plus tard  Pamela DIGBY de 30 ans  sa cadette, divorcée de  Randolph Churchill, le fils de l'homme au cigare ;  elle mourra en 1997  à Paris où elle était  Ambassadeur des USA  (Cliquer sur les liens  généalogiques si intéressé par des précisions sur les personnages)
Après cinq mois de piétinement, les forces anglo-américaines, sur le front de l'Ouest, sont reparties à l'offensive il y a quelques jours. Face à eÎles, c'est le maréchal Karl von Rundsted  qui, depuis son quartier général installé au château de Ziegenberg, à l'ouest de Bad Nauheim, commande en chef. Les chefs des troupes alliées sont encore sous le coup de son offensive éclair dans les Ardennes, en décembre.
Eisenhower dispose de quatre-vingt-cinq divisions supérieurement équipées et est maître du ciel. Il lance son offensive plus tôt que prévu, parce qu'il a été informé par les services secrets que les Allemands font de rapides progrès dans la mise au point des avions à réaction. C'est très préoccupant: ces appareils profiteraient d'une telle supériorité technique qu'ils pourraient causer d'énormes pertes dans les escadrilles de bombardiers. Il faut à tout prix retarder leur production. C'est pourquoi, depuis quelques jours, les super-forteresses pilonnent les usines Messerschmidt de Ratisbonne et toutes les forces de l'air ont pour consigne, du fait que les avions à réaction ont besoin d'une piste longue pour décoller, de bombarder tout aérodrome où se révèle une piste de longueur inaccoutumée.
Toute l'armée allemande, en mer comme sur le Rhin ou l'Oder, se bat avec une détermination où ne se manifeste aucune grave défaillance, et à Yalta, les Trois Grands peuvent se demander pour quel espoir mystérieux ou pour quelle raison secrète Adolf Hitler refuse de se considérer comme vaincu. Tout se passe en effet comme si la Wehrmacht, telle l'Armée rouge en 1941, ne « vendait de l'espace que pour acheter du temps »


Entre les deux Grands le poids de Churchill ..  sera faible ... Il obtiendra néanmoins la participation de la France à l'occupation des territoires Allemands ... sur une zône concédées par les USA et la GB sur ceux qui leur seront attribués   ... Aucune francophylie, mais le réalisme de Churchill le conduit à penser que la France est le meilleur écran entre l'Allemagne est les Iles Britaniques