"Bernard de Madic, chevalier, fut témoins en 1269 de l'hommage fait par Astorg d'Aurillac à l'abbé du monastère de ce nom.(...) Guillaume de Madic succéda à Bernard. Il épousa en 1333, Alix de Charlus. Il fut père de Géraud, qui lui succéda, et de Gaillarde, mariée en 1352 à Hugues de Chabannes, seigneur de Charlus-le-Pailloux. (Ribier) .Pierre de Madic, chevalier du Temple et commandeur de Bellechassaigne en 1272, était Grand prieur d'Auvergne en 1294. L'anné suivante, il donne une quittance... Un autre Pierre de Madic a déposé dans le procès du Temple, il déclara qu'il avait été reçu dans cet ordre à 18 ans.". (Note de L. Maitrier sur le forum)
Son descendant
Géraud
Ier seigneur de Madic eut une fille Gaillarde qui épousa en 1352
Hugues de
Chabannes, et un fils Gerald. Ce dernier, par son testament
rédigé en 1414,
instituait comme héritier son fils Jacques lui substituant , en
cas de décès, sa
fille Antonia puis sa petite-fille Hélis et enfin son petit
neveu Jacques de
Chabannes.
Suivant une légende qui s'est
perpétuée dans le pays, sa soeur Antonia étant
morte, Jacques de Madic, voulant vers 1425 marier sa fille
Hélis, réunit tous
les jeunes seigneurs des environs et leur fit exécuter diverses
courses et
tournois. Chacun s'étant surpassé, le seigneur de Madic
promit la main de sa
fille à celui qui, la portant sur ses deux bras et passant la
rivière sur un
pont de bois, irait ainsi chargé et sans désemparer, du
château au pied de la
Roche Gimel, rocher basaltique en forme de tour s'élevant
à mi-côte de la rive
opposée. Aucun des prétendants n'avait réussi et
certains même avaient trouvé
la mort par suite "de la rupture de quelque vaisseau". Se
présenta
alors le jeune seigneur de Charlus, candidat
préféré du père comme de la fille.
A bout de force, il dut s'arrêter en route, rendant le dernier
soupir. Accablée
de douleur, Hélis ne put survivre à celui qu'elle
considérait comme son fiancé.
Des feux follets se seraient depuis manifestés de temps à
autre le long de
l'itinéraire. Ils auraient cessé définitivement
vers 1870, les deux fiancés
ayant apparemment fini leur temps de purgatoire et ayant
commencé leur bonheur
éternel.
Ce fut donc Jacques Ier de Chabannes qui hérita de
Madic, le laissant par
testament en 1453 à son second fils Gilbert au nom de qui sa
mère, Anne de
Lavieu prit possession en 1457.
"Sous la direction de Blandin BOMPART,
seigneur
d'AUZERS: "Pour considération que notre bien-aimé Blardin
Bompart est
continuellement et ordinairement occupé au service de notre
amé et féal
conseiller et chambellan le seigneur de CURTON, gouverneur du Limousin,
l'exemptons du ban et arrière ban." Lettres de Louis XI,
datées du
Quesnoy, le 4 mai 1470.(/Delalo)"
Sur les soubassements de l'ancien château et ne
conservant que la tour
Saint-Yves (qui ne s'écroula qu'une trentaine d'années
avant la Révolution),
Gilbert de Chabannes en fit construire un autre aux environs de 1470.
C'était
une véritable forteresse avec d'énormes tours dont les
murs avaient plus de 3
mètres d'épaisseur, des embrasures y étaient
ménagées pour permettre de les
garnir de canons. C'est par un pont-levis jeté sur le
fossé qu'on avait accès à
cette forteresse.
Nous avons vu que Madic avait été l'une des
terres substituées sur la Maison de
Chabannes et que son dernier
propriétaire avait été Jean-Frédéric
de Chabannes qui après avoir tenté de reconstituer
le domaine par des rachats aux acquéreurs de biens nationaux,
décida de tout
revendre pour réserver ses moyens financiers à la
restauration de La Palice.
Le château était d'ailleurs inhabitable.
Confisqué à la Révolution, il avait
été acheté par un habitant du pays qui enleva
d'abord tout ce qui lui convenait
y compris les tuiles vernissées de la couverture. Après
quoi il en acheva la
démolition, ne laissant debout que les murs. L'un de ceux-ci
avec sa fenêtre
ogivale serait les restes de la chapelle.
Le
10 juillet 1794, le
site du château de Madic a
été vendu en 32 lots comme bien d'immigré. De
retour de l'immigration
en 1802, Jean-Frédéric est parvenu à racheter 31
lots, mais le dernier
était à un nommé Verneghol qui ne voulut rien
savoir. Il revendit donc
les 31 lots à un marchand de biens, qui dût
récupérer le 32 lot et l'a
revendu à Antoine Gilbert. (Note de L. Maitrier sur le forum)
Antoine
Gilbert achète Madic en 1817. Il avait épousé
Mlle Charles (1804-1875) à laquelle il laisse ses biens lors de
son décès en
1829. Celle-ci se remarie en 1830 avec le docteur Léon Antoine SPINASSE , natif
d'Egletons.
Celui-ci mourut vers 1853. Madic revint alors à son neveu Joseph
SPINASSE
(1831-1916. et fut
ensuite transmis à la petite fille de ce dernier : Huguette
Marie Louise de BRUCHARD
(1888-1960) (fille de Jeanne Marie Louise SPINASSE et de
Jean de BRUCHARD
) qui, sans union,
transmis Madic à sa
nièce et filleule Nannie
SPINASSE épouse d'Emmanuel Couturon avocat à Tulle qui en
est actuellement
propriétaire (VMF)
A la mort de Gilbert de Chabannes, en 1493, nous avons vu
qu'un inventaire
avait été dressé. Grâce à lui, la
comtesse Alfred de Chabannes a pu
reconstituer l'aspect intérieur du château. Laissons-lui
la parole :
-"L'ameublement était simple au XV°
siècle. Les sièges étaient des
escabelles, des formes et des bancs. Les énormes lits à
deux fins pour
s'asseoir le jour et pour coucher la nuit. Des bahuts
remplaçaient les commodes
et armoires. La richesse et le luxe se déployaient dans les
tapisseries des
Flandres tendues sur les murs, les tapis de Turquie étendus sur
les tables et
sur les carreaux de faïence qui formaient les planchers et en de
vrais trésors
en vaisselle d'or et d'argent . Des vitraux de couleurs chargés
d'armoiries, de
devises et d'images de personnages garnissaient les petites
fenêtres qui
donnaient souvent sur la cour intérieure. Les portes
étaient extrêmement
petites, cachées par des portières, les murs fort
épais, les cheminées énormes
et le froid devait pénétrer fort difficilement dans les
habitations féodales.
Elles sont devenues presque inhabitables depuis que les restaurations
des XVII°
et XVIII° siècles ont élargi portes et fenêtres
et diminué les foyers. Une
salle énorme servait pour les réunions de tous genres et
l'on s'y assemblait
pour les repas. Une chambre de la tour Saint-Yves où couchaient
feu Monseigneur
et Madame était tendue de tapisserie verte à chiens,
oiseaux et petites bêtes
avec la couverture du lit, le ciel et la couverture de la couchette,
tout de
même tapisserie avec des rideaux de serge verte." (extrait de
"Les
Chabannes" par le Marquis de Certaines).
Maitrier
Sujet: Madic, complément
2004-05-16 15:26:29 Forum de la base de données
M. et Mme Emmanuel Couturon ont accueilli les VMF à Madic le 5
août
1968 (VMF Cantal 2ème série, années 1966 à
1968) et le 10 août 1987
(VMF Cantal 9ème série, 1987 à 1989). Il y a une
très jolie gravure
romantique des ruines de Madic, extraite de L'ancienne Auvergne et le
Velay, et une photo de l'agréable château qui a
été reconstruit au
XIXème à partir d'anciennes dépendances dans un
style un peu
directoire.
M. et Mme Emmanuel Couturon avaient entre temps réalisé des travaux de terrassement considérables et un chemin en lacet qui ont permis à leurs hôtes d'accéder au site du vieux château et d'admirer le panorama sur les vallées. Le domaine leur est advenu par successions successives depuis son achat en 1825 par Antoine Gilbert, dit Fonteille, en passant par Joseph Spinasse, conseiller général de la Corrèse, décédé en 1913.
Madic a été entièrement reconstruit entre 1469 et 1480 par Gilbert de Chabannes, "qui avait de grands établissements en Guyenne, le château de Curton et les terres données par Louis XI"(Ribier), et par sa première femme Françoise de Boulogne.
C'était non seulement un ouvrage militaire formidable qui comportait encore sous Henri IV seize pièces d'artillerie et 300 hommes. Mais c'était aussi une construction magnifique, couvert de tuiles émaillées de couleurs disposées de façon à fgurer les armoiries de Chabannes: "De gueule au lion d'hermine, lampassé, armé et couronné d'or." L' inventaire du 10-15 mai 1493, que Ribier donne en partie, montre un intérieur fastueux pour le moindre accessoire ("une salière à piliers, couverte, avec une petite banière au-dessus, aux armes de feu Monseigneur et de madite Dame, qui pèse un marc et quinze deniers", et celui de 1654 montre que la prospérité de la maison avait encore augmenté.
Les tapisseries millefleurs ne venaient pas de Flandres, mais évidemment d'Aubusson. Une grande partie de la magnifique orfèvrerie et des émaux venaient sans doute des deux abbayes de Limoges où des ateliers prospéraient depuis leur établissement par Saint Éloi, le célèbre monétaire limougeaud de Dagobert.
Le marquis de Miramon reprend Ribier auquel il ajoute des informations sur le destin de cette maison au XVIIème et XVIIIème siècle.
Ce n'est pas la Révolution qui a ruiné Madic, mais l'anachronisme: Henri II de Chabannes, tout cousin du roi qu'il était, est mort criblé de dettes dans une chambre garnie à Paris en 1714. C'est pourquoi Jean-Baptiste, puis Jacques-Charles décident de liquider tous leurs domaines pour investir à Saint Domingues où ils achètent l'important domaine de Léogane. Un inventaire de Madic en 1780 indique: "Les couverts sont percés en plusieurs endroits, les charpentes sont pourries, les planchers en partie abattus et les escaliers ouverts à plusieurs endroits." Les tribulations des Chabannes à Saint Domingue semblent permettre d'écrire un autre roman d'aventure.
Il y a donc encore beaucoup et beaucoup de choses très intéressantes à mettre sur l'histoire très riche de cette famille d'Auvergne (et non d'Anjou, s'il vous plaît Athéna).
Propriétaires de Madic .... Merci à tous pour cette "coopération exemplaire"
* Géraud Ier seigneur de MADIC ca 1325
* Jacques 1er de CHABANNES 1395-1453
* Gilbert de CHABANNES 1439-1493
* Jean de CHABANNES ca 1470-1539
* Joachim de CHABANNES 1502-1559
* François de CHABANNES 1535-1604
* Jean-Charles de CHABANNES 1569-1655
* Christophe de CHABANNES 1611-1676
* Henri de CHABANNES 1653-1714
* Jean Baptiste de CHABANNES 1688-1772
* Jacques Charles de CHABANNES 1737-1780
* Jean Frédéric de CHABANNES 1762-1836
* Antoine GILBERT ca 1800-1829 rachète
Madic
* Demoiselle CHARLES 1804-1875 épouse
du sieur ci-dessus ... elle devient veuve et épouse le sieur
ci-dessous
* Léon Antoine SPINASSE ca 1800-ca 1853
* Alphonse Marie "Joseph" Hippolyte SPINASSE 1831-1916
* Jeanne Marie Louise SPINASSE 1863-1920
* Huguette Marie Louise de BRUCHARD 1888-1960 fille de la précédente,
sans union .. ni descendance
* Nannie SPINASSE 1929- filleule
de Mademiselle de Bruchard dont elle héite en 1960