Les Compagnons de France Wikipedia
la révolution nationale suite, l'éducation de la jeunesse, et la famille.
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Support Wikipedia Les mouvements de jeunesse connurent une progression
impressionnante pendant les années d'occupation. D'après
Michèle Cointet la moitié des 5.200.000 jeunes de la
tranche 14-21 ans sont affiliés à un mouvement.
Les Compagnons de France furent le premier mouvement de jeunesse
officiel à surgir après la défaite. L'idée
de sa création était née au sein d'un
comité de mouvements de jeunesse, qu'un jeune inspecteur des
Finances, Henri Dhavernas, avait fondé à Paris sous le
nom de Comité Jeunesse de France immédiatement
après l'armistice. Diplômé de Sciences Po,
Dhavernas avait exercé pendant quelque temps les fonctions de
commissaire national des Scouts de France créé en 1920,
d'obédience catholique. Inapte au service militaire,
après la débâcle, il avait été
frappé par le spectacle du «ne rien faire» des
adolescents qui, faute d'emploi, végétaient chez eux ou
dans des centres de réfugiés, référence,
Les Compagnons de France .
C'est ce constat qui lui fait prendre conscience, en septembre 1939, de
la nécessité de créer un mouvement nouveau,
capable d'encadrer ces jeunes de tous les milieux sociaux, de les
occuper dans des travaux d'intérêt collectif afin qu'ils
participent à la vie matérielle et morale du pays. Le
mouvement Compagnons de France CdF, aidé de responsables de
mouvements existants, laïcs ou confessionnels, comme les Auberges
de la Jeunesse, les Patronages et l'Association Catholique de la
Jeunesse Française, Dhavernas affine son projet en proposant une
pédagogie basée sur la formation physique, morale,
culturelle et intellectuelle, d'hommes en tout apolitisme mais dans le
respect la laïcité. Le 14 août 1940, l'association
dite des «Compagnons de France» est donc inscrite au
Journal Officiel.
Installée à Lyon, et ne fonctionnant qu'en zone sud, elle
peut compter sur l'accord de principe du maréchal Pétain,
partisan du paternalisme religieux, pour son appui matériel
ainsi que sur celui de nombreux ministères au premier rang,
desquels on trouve les Affaires étrangères, la Jeunesse
et le Travail, ainsi que la Défense nationale.
La position de ces mouvements de jeunesse par rapport aux
autorités est opposée selon qu'ils se trouvent en zone
libre ou en zone occupée. Ainsi, en zone libre, dans les
premières années tout au moins, les mouvements de
jeunesse catholiques vivent en osmose avec le régime de 1940,
alors qu'en zone occupée, il existe une méfiance
réciproque entre les occupants et les catholiques qui savent
qu'en Allemagne, tous les mouvements de jeunesse ont été
dissous au profit des Hitlerjugend, jeunesse hitlérienne. De
fait, les Allemands commencent par interdire le scoutisme, trop voyant
à leurs yeux et prétendent subordonner l'existence de
toutes les associations à une demande d'autorisation à
laquelle se refusent la plupart des dirigeants.
Pour offrir une couverture aux différents mouvements,
l'épiscopat est conduit à souligner fortement que les
mouvements d'action catholique sont des mouvements d'église dont
ils ont reçu un mandat. Après la guerre, l'affirmation de
cette dépendance directe de la hiérarchie d'église
sera une source de conflit et certains mouvements qui aspirent à
plus d'indépendance.
Pour les CdF l'année 1941 aurait pu être celle de la mise
en pratique de l'ensemble des principes définis à
l'été et à l'automne 1940 et de l'entrée en
fonction d'une maîtrise désormais fixée dans ses
nouveaux objectifs, l'encadrement et la formation de jeunes
adolescents. Or, une série de faits en décide autrement.
Dhavernas, rendu indisponible, voit son autorité
contestée. La maîtrise nationale des CdF lui reproche des
maladresses politiques, des contacts hasardeux avec certains milieux
collaborationnistes et un esprit idéologique dangereux pour un
mouvement attaché à une vocation éducative,
soucieux de préserver les jeunes dont il a la charge de tout
débat concernant la place de la France par rapport à
l'occupant.
Le début de l'année 1941 est donc marqué par une
crise au sommet des CdF, au cours de laquelle le départ de
Dhavernas est envisagé. Ce n'est qu'en mai que cet
épisode connaît son dénouement avec la nomination
de Guillaume de Tournemire à la tête du mouvement qui
prend alors un nouvel élan après précision des
objectifs éducatifs et idéologiques. L'arrivée de
cet officier de l'armée de Terre, homme d'action à la
personnalité forte et séductrice, va constituer un
élément déterminant de l'histoire du mouvement
compagnon.
L'indépendance financière et politique par rapport au
gouvernement, qu'il exige pour son mouvement, et sa personnelle
allégeance au maréchal Pétain, posent les bases de
l'ambivalence d'un mouvement qui, dans sa globalité, restera
attaché aux grands principes de la «Révolution
nationale» tout au long de la période, mais dont nombre de
ses membres n'hésiteront pas à promouvoir un esprit de
résistance civile avant, pour certains dont Tournemire,
d'endosser de nouveau le rôle du combattant en prenant part
à des activités de renseignement militaire
Franco-britannique dans un réseau, «les Druides»
dirigé par Georges Lamarque, qui eut pour «complice»
Pierre de Chevigny.
«Les Druides» est un sous réseau constitué en
1943 par les Compagnons de France agissant dans le cadre du
réseau Alliance de la Résistance intérieure
Française. Alliance était l'un des plus actifs
réseaux de renseignement de la Résistance, avec la
Confrérie Notre-Dame et, comptant jusqu'à 3 000 membres,
le plus important des réseaux dépendants de
l'Intelligence Service Britannique IS sur le territoire
Français. Ce réseau dénombre au total 438 morts
sur 1 000 arrestations. Chaque membre, pour préserver son
identité, se vit désigner un matricule par l'IS. Puis,
pour rendre plus pratique la communication entre les différentes
parties, ils adoptèrent des surnoms ou pseudonymes. Les
fondateurs du réseau Alliance et la plupart des autres membres
choisirent de porter comme pseudonymes des noms d'animaux. C'est
pourquoi la police Allemande lui attribua le nom original d’Arche
de Noé. Toutefois, certains groupes à l'intérieur
du réseau reçurent des pseudonymes de métier, ou
de tribus indiennes...C'est dans ce cadre que le réseau Alliance
accueille «Les Druides».
A partir de l'arrivée de Tournemire, l'histoire des CdF va
être jalonnée par des conflits multiples avec le
gouvernement de Pétain hostile à subventionner un
mouvement qui se refuse à faire la promotion de sa politique,
voire qui en conteste bien des points. La fréquence des
différends, souvent arbitrés par le maréchal
Pétain lui-même, va se solder par la dissolution du
mouvement, privé de fonds en janvier 1944.
Lettre de Paul Racine, un oncle du père de Magdeleine, à
Magdeleine Richard, petite fille de Marie de Tournemire/du Laurens.
«Pour l’Arrière-petite-fille de Guillaume de
Tournemire, que j’ai vu le 12 novembre 1942 à
l’Hôtel du Parc à Vichy dans le bureau, n°126,
du Docteur Ménétrel Médecin en Chef du
Secrétariat Particulier du Maréchal. Le Docteur
m’appela pour me présenter au Commandant de Tournemire qui
sortait du bureau du Maréchal. Le 12 Novembre un jeudi, ce
magnifique Officier, Chef des Compagnons de France, était venu
dire au Maréchal, auquel il avait prêté serment de
fidélité en 1940, comme il lui était
demandé, qu’il avait l’intention de passer
désormais dans la Résistance active, puisque la veille
les Allemands avaient violé l’Armistice en envahissant la
«zone libre» de la France pour occuper le littoral
Méditerranéen désormais menacé par les
Américains qui venaient de débarquer depuis la nuit du 7
au 8 novembre en Afrique du Nord. C’était en effet un cas
de conscience pour les Officiers que ce serment de
fidélité à ne pas respecter.
Pour comprendre, il faut savoir que conformément aux engagements
qu’il avait pris en demandant et en signant l’Armistice le
22 juin 1940, le Maréchal, même à contrecœur,
mais pour ne pas prêter le flanc aux Allemands, avait
donné l’ordre aux troupes Françaises d’AFN de
résister à l’attaque Américaine, et un peu
Britannique. Pour le Chef de l’État, «cas de
conscience» écartelant, du moins en apparence car le
Maréchal n’attendait secrètement, comme presque
tous les Français, qu’une chose, cette arrivée des
Américains pour nous libérer. Le 8 novembre et
l’avait réitéré depuis. Le Commandant de
Tournemire venait d’exprimer au Maréchal son intention de
passer à la résistance armée à
l’occupant avec les Compagnons de France qui voudraient le
suivre. Le Maréchal lui a déclaré,
«Je suis décidé à rester ici. C’est ma
place. Je sais que j’y perds de mon prestige. Mais
j’éviterai à la France une partie du malheur
qu’elle subirait sans moi».
Comme Guillaume de Tournemire lui disait donc qu’il allait
poursuivre, sous une forme nouvelle son action contre l’occupant,
le Maréchal lui répondit, «mais bien sûr,
dans ce domaine vous n’en ferez jamais trop. Mais agissez avec
prudence à cause de vos jeunes. Je ferai de mon mieux pour vous
aider, mais je ne peux pas tout faire. Bonne chance !»
Au courant de l’entretien, le Docteur Ménétrel
avait tenu à me présenter au Commandant de Tournemire
avant que celui-ci «ne prit le large». J’avais
été très sensible à cette attention. Quelle
superbe figure que celle de votre arrière Grand père
!» Paul Racine 19 mars 2006.
Les mouvements des jeunesses catholiques de 1940 à 1944, source Wikipédia .
La position prise par les CdF fera que les Allemands poseront les
scellés au quartier général de scouts de France.
Les groupements de scouts devront donc poursuivre leurs
activités de façon clandestine. À Rennes, en avril
1941, la police Allemande appose également des scellés
aux locaux du quartier général de la JAC, Jeunesse
Arménienne Catholique. Le projet d'Hitler, cependant, n'est pas
de faire une France à l'image de l'Allemagne, mais de mettre la
France au service de l'Allemagne, et peut-être vaut-il mieux pour
les Allemands que les jeunes Français fréquentent les
mouvements catholiques que les organisations communistes. Une entrevue
entre le cardinal Suhard et Otto Abetz le 27 mai 1941 permet de
désamorcer le conflit et de trouver un modus vivendi qui va
durer deux années. Au printemps 1943, les relations se
dégradent entre les autorités d'occupation et
l'Église. Deux aumôniers des Cœurs Vaillants sont
emprisonnés pour trois mois pour «reconstitution de
mouvement interdit». En août, ils arrêtent
l'abbé Guérin, aumônier et fondateur de la JOC,
Jeunesse Ouvrière Chrétienne. En octobre 1943,
l'Assemblée des cardinaux et archevêques revendique dans
une note transmise aux Allemands par le cardinal Suhard le maintien de
la tolérance dont jouirent pendant deux ans les divers
mouvements. La réponse des Allemands parvient en avril 1944,
l'évêque devra informer les autorités Allemandes de
toute manifestation de 200 à 600 personnes et demander une
autorisation pour les réunions de plus de 600 personnes.
L'épiscopat refuse de signer, mais bientôt le
débarquement va faire passer ces escarmouches au second plan.
Le retour en force du catholicisme, création d'écoles
privées, le clergé dans sa majorité
derrière Pétain.
Pétain à Paris avec le cardinal Suhard, le 28-4-1944.
«Pétain roule en voiture dans les rues de la capitale,
rejoint Brinon sur le parvis de Notre-Dame. GMR, Groupe mobile de
réserve, et gardes républicains sont alignés.
Laval et le cardinal Suhard accueillent le Maréchal. Tous
assistent à un service funèbre à la mémoire
des victimes des derniers bombardements. Le cardinal, «Dans votre
dernier message, monsieur le Maréchal, vous avez dit, Que la
France reste cette âme, une âme qu'on ne saurait tuer.
Cette âme vit ici, elle se dresse dans la souffrance».
Pétain à l'Hôtel de Ville, «... Je viens vous
faire une visite. Je pense beaucoup à vous... Mais soyez
sûrs que, dès que je le pourrai, ce sera une visite
officielle. Alors, à bientôt j'espère !»
«Vive Pétain» clame la foule entonnant La
Marseillaise. Édition spéciale, Pétain a 88 ans.
Archives de guerre INA, référence, l'occupation les
années noires d'hier, l'obsession d'aujourd'hui .
La politique familiale du maréchal Pétain tourne autour
du mariage légitime, de la mère au foyer, de la
natalité et de la famille nombreuse. Pétain a
épousé en 1920 une divorcée. Il n'a pas d'enfant
et le gouvernement qu'il forme compte deux bâtards Paul Baudouin
et le général Weygand. C'est sous ce patronage que
Pétain prône la solidarité et la
fécondité de la famille. Pour Pétain, la famille
est l'un des piliers de l’ordre moral qui représente la
vie Française et pour lequel les droits de la famille sont
supérieurs aux droits des individus, le maréchal
Pétain déclare fin 1940, «Le droit des familles
l'emporte sur les droits de l'État et de l’individu».
Au terme d'une longue campagne pour encourager la natalité, le
gouvernement institua les allocations familiales qui prirent naissance
au sein d'un commissariat général à la famille
fondé pour poursuivre et renforcer vigoureusement les
orientations du code de la famille adopté en juillet le 29
juillet 1939 par la IIIème République.
Le régime de 1940 légifère donc tant pour rendre
le divorce impossible durant les trois premières années
de mariage que pour strictement encadrer les interprétations de
la loi dans tous les cas de divorce. La guerre de 1914-1918 eut pour
conséquence pour la France 1,3 million de morts et disparus, et
donc une très forte régression de la natalité
durant les 30 ans qui suivirent. Pour encourager les naissances, le
régime de Pétain favorise donc les familles nombreuses
aux dépens des hommes célibataires ou des couples sans
enfant.
Par exemple, un couple qui n’a pas d’enfant dans ses deux
premières années de mariage se voit retirer
l’avantage fiscal du mariage. L’avortement est
sévèrement réprimé. Le travail
féminin est découragé, pour que les femmes se
consacrent à la maternité, bien qu’elles eussent
acquis une place nouvelle dans la société en
s'étant rendues indispensables pendant toute la guerre de
1914-1918 dans les champs, les usines, les bureaux ou les écoles
et aient acquis une autonomie relative après.
La figure de la mère au foyer est exaltée lors de la
fête des mères célébrée
officiellement chaque année, avec cérémonies et
décoration des mères de familles nombreuses. En zone
non-occupée, le taux de natalité augmenta donc tant dans
les familles riches que pauvres. L'extension importante de la
protection sociale se manifeste par l'expansion du nombre de personnes
couvertes par les assurances sociales et les allocations familiales.
Cet élargissement, qui doit peu aux Allemands, s'explique par
les nécessités nées de l’occupation et, la
plupart des textes promulgués sous le régime de 1940 sont
prorogés à la Libération.
L'impulsion décisive de la politique familiale n'est pas le fait
du régime de 1940 mais des gouvernements de la IIIème
République, loi du 11 mars 1932, décret-loi de novembre
1938 et code de la famille du 29 juillet 1939, qui est issue du Front
populaire. Le texte de loi entend défavoriser
l'infécondité volontaire présente entre 1890 et
1939, et à favoriser plutôt les familles d'au moins trois
enfants. Le barème pour les familles de trois enfants est de 30
% du salaire de référence. Pour deux enfants, le taux est
révisé à la baisse 10 % au lieu de 15 %, et
l'allocation au premier enfant est supprimée, mais elle est
remplacée par une prime à la naissance destinée
à encourager les jeunes mariés. En 1940 les allocations
familiales et primes à la naissance existaient
déjà. En 1941 sous le régime de Pétain
l'allocation de mère au foyer est renforcée par
l'allocation de salaire unique qui atténue les charges
familiales et qui intervient dès le mariage.
L'action du régime de 1940 consista en une extension des
bénéficiaires des allocations familiales, jusque
là réservées aux travailleurs en activité,
à de nouvelles catégories, aux chômeurs, 11 octobre
et 18 novembre 1940, aux assurés sociaux malades, 1941, aux
veuves et femmes d'agriculteurs prisonniers, 1942. En revanche, selon
l'économiste Jacques Bichot , université Lyon III, le
régime de 1940 ne revalorisa pas les prestations
parallèlement à la hausse des prix, d'une part en raison
de l’appauvrissement du pays, d’autre part en raison
d'oppositions germaniques. Il ne bouleversera pas l'organisation du
système, et se contentera de la création d'une Chambre
syndicale d'allocation familiale, loi du 14 août 1943 ,
première structure de coordination nationale des caisses
d’allocations familiales. Elle n'a cependant pas le rôle de
chambre de compensation qu'aura la Caisse nationale des allocations
familiales créée en 1967. Ce système est
intégré dans la Sécurité sociale en 1945.
La suite 43 sera l'ordre nouveau du retour à la terre.